Lettre à mon député.
Bonjour M. Dufour.
Je suis bien conscient que votre position envers les citoyens de Senneterre est très inconfortable.
D’un côté, vous êtes notre député. Nous avons contribué à vous élire et votre travail – et même votre devoir – est de nous défendre. Mais de l’autre côté, vous faites partie de l’équipe qui, tout en haut de la pyramide, s’apprête à fermer notre Urgence. Ce n’est pas facile, je le reconnais !
Deux voies s’offrent à vous :
1. Rencontrer le Ministre Dubé.
Pour tenter de le convaincre de renoncer à fermer l’Urgence de Senneterre. Ce n’est pas une mince tâche ! Senneterre ? Je suis convaincu que M. le Ministre ignorait même l’existence de notre petite municipalité de 2 759 habitants, lorsqu’il a annoncé sa décision en pleine télévision, avant même que Senneterre n’en ait été informée ! Dans le meilleur des cas, il vous renverra probablement à notre lointaine Abitibi en vous disant que cette idée de fermeture n’est pas la sienne. Qu’il a d’autres chats à fouetter. Beaucoup d’autres chats, et des gros ! Que lui, il n’a fait que demander un plan de contingence à tous les CISSS de la province. Ce qui est vrai.
2. Rencontrer le CISSSAT.
Politiquement, le député est le chef de tout un comté, ce qui lui confère plus de pouvoir qu’un maire qui lui, n’est le chef que d’une municipalité. À partir de ce constat, il est de votre devoir de rencontrer personnellement la Direction du CISSSAT. Vous l’avez déjà fait ? Alors faites-le encore ! Il faut insister !
Pourquoi le CISSSAT ? Parce qu’un problème doit être traité à sa source. À son origine. Et l’origine de NOTRE problème – qui est aussi devenu VOTRE problème ! -, c’est le Centre Intégré de santé et de services sociaux de notre propre région, l’Abitibi-Témiscamingue ! Le CISSSAT. C’est le CISSSAT (basé à Rouyn-Noranda, à 160 km de Senneterre) qui a concocté et soumis son plan de contingence (quel joli mot pour désigner une fermeture !) au Ministre Dubé.
M. Dufour, il est de votre devoir de présenter au CISSSAT le plan élaboré par Senneterre pour garder son Urgence ouverte 24/24. Il est de votre devoir de convaincre les fonctionnaires du CISSSAT que les solutions trouvées par Senneterre sont pertinentes et applicables (si bien sûr elles le sont, ce que je ne mets pas en doute !).
Ce n’est pas une mince tâche, surtout, car pour le CISSSAT, revenir sur sa décision, c’est admettre qu’il n’a pas bien fait son travail ! C’est reconnaître qu’il a bâclé sa job ! Qu’il a choisi la solution la plus facile : frapper sur le plus petit et et le plus faible, démographiquement : Senneterre !
La population de Senneterre a besoin que vous l’aidiez. Concrètement ! Pas seulement que vous lui disiez « Je vous entends, je vous comprends », etc.).
Selon moi, les qualités les plus importantes en politique sont la franchise, l’honnêteté et la transparence. Mais ce sont aussi les plus galvaudées ! J’en sais quelque chose ! Alors, dites la vérité aux gens, M. le Député. Soyez franc, honnête et transparent !
Toute personne qui s’intéresse le moindrement à la politique, sait que votre position est délicate. Que vous vous trouvez entre l’arbre et l’écorce. Pour reprendre une expression chère à un grand Pionnier de Senneterre – M. Sylvio Ménard, de regrettée mémoire – vous êtes « dans la bonne église, mais pas dans le bon banc ! ». Vous le savez, je le sais, et les citoyens de Senneterre le savent !
Alors, parlez-nous ! Rendez compte de vos démarches ! De vos efforts ! À défaut de nous satisfaire pleinement, ça nous rassurera quant à votre implication ! Nous comprendrons ! La population de Senneterre, qui s’implique déjà de façon incroyable, ne demande qu’à être derrière vous. Elle veut se sentir appuyée ! L’Urgence de Senneterre DOIT demeurer ouverte en tout temps ! Elle est essentielle !
J’ose espérer, M. le député, que vous êtes présentement à la tâche. Que vous mettez tout en oeuvre pour faire en sorte que le CISSSAT daigne étudier les solutions proposées par Senneterre. C’est l’essence même de votre travail.
Ce n’est pas aller à l’encontre de votre équipe, de votre Parti. Au contraire, c’est l’aider ! C’est lui éviter d’être responsable de décès qui, inévitablement, surviendront suite à une décision aussi insensée qu’inhumaine ! C’est lui éviter, à la limite, d’avoir du sang sur les mains ! Et personne n’aime porter la responsabilité de décès qui auraient pu être évités ! Ni le CISSSAT, ni le Gouvernement. Ça, j’en suis intimement convaincu !
Merci.