SenneterRoy

Tranches de vie souvent humoristiques, questions qui peuvent être embarrassantes et opinions parfois divergentes, mais toujours honnêtes et réalistes. Je suis poli et gentil… sauf envers quelqu'un qui s'en prendrait à ma famille !

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Damnés suisses… suite et fin !

Finalement, les suisses, je les haîîîs pas tant que ça !

Pourquoi ? Parce qu’après en avoir capturés et déportés cinq en trois jours, devinez ce qu’il y avait dans la cage à bibittes ce matin ?

Un sixième suisse ? NON ! Une mouffette, ‘stie !

Et pendant que Sabrina et moi, on constate – de loin – qu’il s’agit effectivement d’une mouffette, un suisse passe à côté de la cage et se sauve en courant, déçu de s’être fait gober son beurre de peanut par une vulgaire « belle puante », comme on disait quand j’étais jeune !

Nous voilà pris avec une mouffette ! Et laissez-moi vous dire qu’un suisse pis une mouffette, c’est pas du tout la même affaire ! C’est comme comparer Justin Trudeau à Kim Jung Un ! Les deux sont là grâce à leur papa mais il y en a un qui est pas mal plus dangereux que l’autre !

Les suisses que j’ai déportés au cimetière, eux-autres, ils se recroquevillaient au fond de la cage et demeuraient ben tranquilles jusqu’au moment de leur libération. Il fallait presque les aider à sortir. Ils gambadaient ensuite nonchalamment jusqu’à l’orée de la forêt, avant de disparaître. C’est tout juste s’ils ne me disaient pas « Au revoir et merci pour la ride ! ». De vrais gentlemen !

Mais la mouffette, elle, c’est une autre histoire !

1. Elle était pas contente, la madame, de s’être fait pogner comme… un vulgaire suisse ! J’vous dis que la cage, elle s’est fait brasser en simonac ! Tellement, que l’intérieur ressemblait aux pièces que le gros Hugo Girard démolit avant de les rénover, dans son émission « Les rénos d’Hugo » !

2. Tout l’monde sait qu’une mouffette, c’est le nom scientifique pour désigner une bête puante ! Ben, une bête puante, tu manoeuvres pas ça comme un simple suisse ! Parce que c’est « armé », cette bibitte-là ! Et ça dégaine aussi vite que Clint Eastwood dans « Le bon, la brute et le truand » ! Pis moi, un bain au jus de tomate, ça ne m’émoustillait pas particulièrement !

Donc, pas question de mettre ça dans mon char ! Pas question non plus de prendre la cage dans mes bras et de l’emmener dans l’bois derrière chez-moi pour ouvrir la p’tite porte et faire sortir la madame ! Oh que non ! D’ailleurs, je songe sérieusement à la laisser poireauter dans la cage… jusqu’à ce que mort s’ensuive. Ça m’apparaît comme la solution la plus logique… et écologique !

Mais mon épouse me ramène vite à la réalité. Au bord du désespoir, Sabrina m’apostrophe :

– Une bête puante, ‘stie ! On est pognés avec une bête puante !!! Qu’est-ce que TU vas faire avec ça ???

– Premièrement, je vais déjeuner. J’ai faim ! Pis à part de ça, comment ça, qu’est-ce que JE vais faire ? TOI, tu vas faire quoi ? Je te rappelle que c’est TOI qui s’est plaint qu’il y avait des trous dans la pelouse et TU as insisté pour qu’on installe un piège !

– Ah ouin ! Môôônsieur a faim ! Môôônsieur ne pense qu’à manger ! Ben oui ! Toi, des trous dans ta pelouse, ça te passe dix pieds par-dessus la tête !

– Des trous, des trous ! L’ex-maire Coderre en a fait pendant quatre ans à Montréal, des trous ! Pis personne veut le déporter pour ça !!!

– Non, mais il a pris une méchante « débarque » aux dernières élections ! Bon OK ! J’vais m’en occuper, encore une fois ! J’vais aller voir mon ami Jean-Noël, LUI, il va le régler, TON problème ! LUI, c’est un vrai homme…

– Pardon ?

– Un vrai homme… des bois, j’veux dire ! Jean-Noël, c’est un ancien bûcheron. Les bibittes, il a pas peur de ça, LUI !

– Bonne idée, chérie !

C’est vrai que Jean-Noël, un vieil ami à nous depuis des décennies, c’est vraiment l’homme… de la situation ! C’est d’ailleurs lui qui nous a fourni la cage à bibittes. C’est un habitué des bestioles en tous genres. Et généreux comme ça s’peut pas ! « Un coeur su’deux pattes » comme on dit !

Pendant que je déjeune et que je prie le p’tit Jésus pour que Jean-Noël soit chez lui, Sabrina est partie, rien que sur deux roues. Quelques minutes plus tard, elle revient, suivie de notre sauveur.

Ousskalé ? Demande Jean-Noël, utilisant un mot typiquement abitibien qu’on pourrait traduire par : « Mais où est-elle donc, cette fichue mouffette qui vous embête tant, par cette belle matinée ensoleillée ? »

Drettsitte ! (« Elle est directement ici, la sacr&?%$ de bête puante !) ». Qu’on lui répond en lui indiquant le lieu du drame.

S’emparant d’une vieille couverture qu’on avait dans le garage – et qu’on lui a offerte avec plaisir ! – il s’avance calmement vers la cage.

– Ah ! ‘Est tout p’tite ! Qu’il dit, en contemplant la bête puante qui semble s’être assoupie, probablement exténuée à la suite de sa crise électrique.

Après avoir étendu la couverture sur la cage, ce qui provoque quelques mouvements inquiétants à l’intérieur de celle-ci, Jean-Noël se tourne vers nous et nous dit :

– Bon, ben c’est ça. Y’a rien là ! Je vais l’emmener dans le rang dix…

– Hein ?!? Tu vas mettre ça dans ta vanette ???

– Ben oui ! J’irai pas là à pieds, certain !

– Mais… qu’est-ce que tu vas faire si… si elle… pisse ?

– A pissera pas. J’vas y dire de pas faire ça, c’est pas beau ! Qu’il me répond, en riant. Et il ajoute :

– Mais j’vais quand même laisser le panneau arrière de ma vanette « ouvert », question d’aération, au cas où…

Pis là, il saisit la cage – et la couverture qui la recouvre – et dépose tout bonnement le précieux colis à l’arrière de son véhicule, comme s’il s’agissait d’une simple boîte d’épicerie.

Sabrina me chuchote :

– Au moins, vas-y avec lui !

– Eeuuuhhh…

– Et qu’té moumoune !!! J’vas y aller, moi, d’abord ! Qu’elle dit, suffisamment fort pour que Jean-Noël entende, en montant dans la vanette.

Brave femme, quand même ! Vingt minutes plus tard, Sabrina est de retour avec Jean-Noël, la cage, la couverture, pis avec… pas de mouffette ! Ouf ! Tout s’est bien passé. Une fois rendu dans le rang dix, il a ouvert la porte de la cage et la bibitte, revenue à de meilleurs sentiments, en est sortie et a regagné son habitat naturel sans plus de cérémonie.

Évidemment, je remercie chaleureusement Jean-Noël… d’avoir possiblement sauvé mon mariage ! Après son départ, je dis à Sabrina :

– Bon ! Une autre affaire de réglée !

Hiichh ! Si les yeux de ma chérie avaient été des pistolets, je serais rendu au même endroit où j’ai déporté mes suisses : au cimetière ! Chose sûre, je serais pas ici pour vous raconter cette histoire !!!

Tant qu’à être dans l’trouble, j’en rajoute :

– Pis j’pense que, des trous dans la pelouse, on est capables de vivre avec ça, n’est-ce pas ? Y’en a qui ont le cancer, d’autres qui passent leur vie en fauteuil roulant, y’en a même qui sont pognés avec Donald Trump ! Pis nous ? On se plaint pourquoi ? « Parce-qu’on-a-des-petits-trous-dans-notre-gazon, ‘stie !!! ». Ça pourrait être pire, non ? Ça donne rien de continuer d’attraper des suisses jusqu’à épuisement des stocks, il y en a tellement qu’on se croirait à une Convention régionale de suisses abitibiens… d’autant plus qu’il n’y a pas seulement des suisses par ici, hein chérie ?

– À moins qu’il n’y en ait qu’un seul et que ce soit toujours le même suisse qui revient du cimetière ?!? Avec toi, ça ne me surprendrait pas ! Qu’elle me répond, mi-figue mi-raisin. (Tu parles d’une expression ! « Mi-figue, mi-raisin » est une locution adjective qui exprime un mélange de satisfaction et de mécontentement. Moi, je pense qu’elle est pas « mi-figue, mi-raisin » pantoute, elle est tout simplement… en tab&?%$ !!!).

– Ben laisse-moi te dire que si c’est toujours le même suisse qui revient, il est « épais-rare » parce qu’il s’est fait attirer cinq fois dans la cage par un peu de bouffe, que je réplique !

– Tu sais, chéri, il y en a pour qui, la bouffe, ça passe avant tout, tu comprends ? Ça veut pas nécessairement dire qu’ils sont « épais-ra…

– OK ! OK ! J’comprends ! Parlant de bouffe, va donc prendre un bon déjeuner, en ville, chérie, tu l’as bien mérité, que j’ajoute avant qu’il ne soit trop tard. Moi, je vais… passer la balayeuse, tiens !

– Ouin. Fais-donc ça !

Qu’est-ce qu’un homme ne ferait pas pour son épouse, je vous l’demande !?!

 

 

 

Damnés suisses !!!

J’haîîîîs les suisses !

Pas les tennismen suisses Roger Federer et Stan Wawrinka. Ni les Suisses qui ont humilié le Canada au dernier Championnat mondial de hockey ! Pas même les Banques suisses qui aident certains de nos politiciens préférés à soustraire leurs « avoirs » au fisc québécois et canadien.

Non. Les suisses‘stie ! Les p’tits tab?&% de suisses, d’écureuils, de tamias rayés (ceux qui ont des barres rallye blanches et noires sur le dos), les spermophiles (aussi appelés sousliks ou écureuils terrestres (selon Wikipédia, son nom « Spermophile », provient du grec « sperma » (graine) et « philein » (aimer), signifiant « qui aime les graines » (désolé, je ne ferai aucune joke de « mononc-cochon » là-dessus !), ou les sciurus (les sciuridés sont une famille de mammifères rongeurs dont le nom vient du latin Scurius, dérivé du grec σκίουρος (toujours selon Wikipedia qui précise aussi que la particularité de cet animal est sa capacité de se faire de l’ombre avec sa queue… ce qui, avouons-le, n’est pas donné à tout le monde !).

Bref, je ne fais pas la différence entre toutes ces variétés de rongeurs qu’on trouve si ciouuutes et sympathiques sur Facebook, avec leurs deux grosses bajoues remplies de peanuts et leurs p’tites faces de Louis-Josée Houde poilu. Pour moi, c’est du pareil au même, comme la CAQ et le Parti libéral du Québec !

À cause de ces bibittes-là, je n’ai même plus besoin de me rendre au terrain de golf pour frapper sur ma p’tite boule blanche car j’ai maintenant un parcours de 36 trous chez-moi, dans ma pelouse !

Parlant de p’tites boules blanches, j’ai inséré des boules à mites à l’intérieur des trous qu’ils ont creusés dans ma pelouse, question de leur offrir une bonne gastro carabinée. Ben, le lendemain, non seulement ils n’avaient pas gobé les boules à mites, mais ils les avaient sorties des trous et déposées près de l’entrée de ceux-ci, juste pour m’écoeurer, ‘stie !!!

Mais, grâce à mon ami Jean-Noël qui m’a prêté une « cage à bibittes », j’en ai attrapé un, suisse. Il n’a pu résister à l’arôme invitant du beurre de peanut Planters que j’avais déposé dans la cage.

Au moment où je me félicitais d’avoir enfin réglé mon problème, un autre suisse m’est passé entre les jambes, plus vite que Jacques Villeneuve à l’époque où les écuries de Formule 1 avaient encore le courage de lui confier leurs bolides ! Il était probablement à la recherche de son frère ! Pas Villeneuve, le suisse !!! Tant pis ! Il sera ma prochaine victime ! Pis son frère – ou son cousin – il a autant de chances de le retrouver, que moi j’en ai de faire un trou d’un coup !

Pour le moment, je devais m’occuper de mon « prisonnier ». Rassurez-vous, je ne l’ai pas tué, le suisse ! Ben trop « moumoune » pour ça ! Et surtout, je ne voulais pas avoir tous les amis des animaux et le Ministère de la faune sur le dos. Les seules bibittes que j’assassine avec plaisir, ce sont les maringouins. Ils viennent me pomper mon sang sans ma permission, alors, qu’ils assument ! On a déjà « nos maringouins politiques» Couillard et Trudeau qui siphonnent notre argent directement dans nos poches sans qu’on puisse rien faire, c’est bien suffisant !

De plus, la chasse à l’écureuil est encore illégale au Québec, bien que l’analyste politique Luc Lavoie ait déjà déclaré : « On pourrait prendre nos guns, comme les Américains, et tirer sur les écureuils. Moi, j’aurais aimé pouvoir chasser les séparatistes, mais ça a l’air que ce n’est pas possible ». Cette farce plate lui a d’ailleurs valu une suspension et éventuellement coûté son job !

En Ontario, chaque citoyen a la permission de tuer cinq écureuils par jour. Eux-autres, y niaisent pas avec le puck ! Le sujet ne fait toutefois pas l’unanimité à l’Assemblée Nationale du Québec. Nos élus n’ont pas les couilles de légiférer sur les chiens qui sont dangereux au point de défigurer les enfants et d’assassiner sauvagement une pauvre dame dans sa propre cour. Alors, imaginez pour les écureuils concepteurs de terrains de golf résidentiels ! Le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs a récemment déclaré « On étudie la question », ce qui, en bon québécois, signifie : « Une loi sur les écureuils ? Oubliez ça ! Manon Massé va être Première ministre du Québec et les Canadiens de Montréal vont gagner la Coupe Stanley, avant qu’on fasse quequ’chose ! ».

Donc, je n’ai pas tué « mon » suisse. Je devrais plutôt dire « mes » suisses, car au moment d’écrire ces lignes, je suis rendu à un total de cinq suisses capturés !!!

J’ai quand même commis un geste hautement répréhensible, version british du bon vieux « Pas dans ma cour ! » québécois : J’ai fait à mon quintet de suisses exactement ce que les Anglais ont fait aux Acadiens en 1755 : je les ai déportés ! Je leur ai payé une ride de Buick Rendez-vous 2004 jusqu’à l’endroit rêvé pour des fumiers de leur espèce qui adorent creuser des trous. Je les ai « dumpés »… au cimetière !

Là-bas, mes suisses pourront creuser tous les trous qu’ils voudront… en toute tranquillité !

Et si jamais l’un deux « tombe » sur quelque chose (quel jeu de mot digne de Guy Mongrain !), ce ne sera sûrement pas… du beurre de peanut !!!

Il y a 47 ans…

Il y a des dates qu’on n’oublie pas.

Le 15 novembre 1976 est une de ces dates mémorables. Bien des Québécois plus ou moins vieux se rappellent de cette journée avec précision, au même titre que l’endroit où ils étaient ou ce qu’ils faisaient le jour de l’assassinat de John F. Kennedy, du premier pas de Neil Armstrong sur la Lune, du 11 septembre 2001 ou même – notre religion première étant le sacro-saint Hockey – du premier match de la Série du Siècle en 1972.

Le 15 novembre 1976, le Parti québécois de René Lévesque prenait le pouvoir pour la première fois. Je m’en souviens comme si c’était hier !

Le soir de l’élection, j’étais à l’aréna de Senneterre. Nous avions joué une partie de ballon-sur-glace qui s’était terminée peu après 20 heures. Nous avons été invités par un coéquipier – Denis Lamarche – à tous nous rassembler chez-lui pour suivre en direct le résultat de l’élection. Denis habitait une maison-mobile située à la sortie de Senneterre sur la route 113 sud.
Empilés comme des sardines dans le salon de Denis Lamarche, nous étions fébriles – comme la grande majorité des Québécois – et gardions l’oeil rivé sur le téléviseur. Finalement, nous avons tous applaudi René Lévesque, cigarette au bec, qui a lâché, la voix chargée d’émotion :
– Je n’ai jamais pensé que je pourrais être aussi fier d’être Québécois !
René Lévesque, un petit homme mais un grand politicien ! Son charisme, sa franchise et sa droiture nous font tellement défaut aujourd’hui, alors que nous sommes trop souvent dirigés, à tous les niveaux, par des politiciens condescendants et imbus d’eux-mêmes. Des caricatures de politiciens qui font ressortir ce que la politique a de plus mesquin : l’hypocrisie, la manipulation, le mensonge et l’égocentrisme.
Le soir du 15 novembre 1976, nous étions tellement fiers d’être Québécois ! Une certitude logeait au fond de nos coeurs : bientôt, le peuple québécois ferait son indépendance ! Enfin ! Le plus vieux rêve de notre peuple se réaliseraitrait. Les descendants des 60 000 Canadiens-français de 1760 deviendraient maîtres chez eux !
 Malheureusement, 47 ans et deux référendums plus tard, ce n’est pas arrivé. Et ce n’est pas à la veille d’arriver non plus. Nous sommes passés de la ferveur à la tiédeur. De l’euphorie à la mélancolie…
Un peuple n’échoue pas son indépendance sans en payer le prix. Le gros prix !
La défaite au Référendum de 1980 nous a valu une Constitution hostile qui s’applique à nous, même si nous ne l’avons jamais signée. La défaite de 1995 a ouvert une guerre idéologique contre l’identité québécoise, accusée de racisme. Depuis, nous sommes gênés de nous affirmer. Pourtant, nous ne pouvons renier le rêve du Pays. Si nous échouons, nous disparaîtrons comme peuple. Car nous ne sommes pas indestructibles. Nous sommes une petite nation improbable en Amérique, qui doit faire preuve de vigilance et de fierté.
Devant le multiculturalisme canadien qui nie notre identité, l’immigration massive qui érode notre poids démographique, l’immense puissance de l’anglais qui fragilise notre langue, le peuple québécois pourrait bien s’effacer lentement du globe. Ce serait la disparition tranquille. Sans éclat et sans laisser de trace.
Mais, nous ne voulons même plus le savoir. Nous sommes beaucoup plus intéressés par « les vraies affaires » : Occupation double, La Voix et, bien sûr, le prochain match du Canadiens de Montréal !
Il se pourrait bien qu’un jour pas si lointain, le 15 novembre 1976 ne nous dise plus rien. Aujourd’hui, le souvenir de cette belle soirée bien arrosée dans une grande maison-mobile – au salon devenu trop petit – de Senneterre, peut encore me rappeler qu’avant d’être un peuple diminué, nous avons cru être « quelque chose comme un grand peuple ».
Mais… c’était il y a 47 ans !
Salut, Denis !

Honorons nos pionniers de leur vivant… la suite !

Je poursuis ma « croisade honorifique » qui a pour but de rendre hommage à nos pionniers dans le cadre du 100e anniversaire de fondation de Senneterre qui se tiendra en 2019.

Comme il appartient à la municipalité de nommer ses bâtisses, ses rues et ses infrastructures, pourquoi s’embarrasser de la Commission de Toponymie du Québec dont le principal – et très discutable – critère de sélection est que la personne honorée soit décédée depuis au moins un an ?!?

Voici quelques exemples parmi tant d’autres, où on n’a pas attendu que la personne qu’on voulait honorer soit décédée, pour donner son nom à une bâtisse ou à un parc :

– L’Aréna Guy Lafleur à Thurso.

– À Drummondville : le Centre Marcel Dionne et l’Olympia Yvan Cournoyer.

Aux dernières nouvelles, le Démon blond (Lafleur), le Petit Castor (Dionne) et le Roadrunner (Cournoyer) étaient beaucoup plus vivants… que les membres du Sénat Canadien !

Vous me direz qu’on a peut-être fait des exceptions parce qu’il s’agissait de grands joueurs de hockey, des célébrités nationales ?

Rien de plus faux !

– À Asbestos, le terrain de balle à été baptisé « Terrain de balle Lucien « Lou » Richard » » et le Lucien Richard en question n’est visiblement pas mort… parce que c’est lui qui a lancé la première balle du match que les Chevaliers Toyota ont disputé le mois dernier dans « son » parc !

Je profite donc de l’occasion que je me donne moi-même par ce blogue, pour faire des suggestions à la Ville de Senneterre. Après la « Bibliothèque Jeanne-Mance Matte » et « Le Club de curling Gérard Braconnier », voici ma nouvelle suggestion. D’autres suivront dans les prochains blogues…

Puisque qu’on parle de terrain de balle, pourquoi ne pas profiter du 100e anniversaire de la ville pour nommer le terrain de balle de Senneterre : « Terrain de balle Guy Garneau » ?

Pour avoir eu l’honneur de jouer avec lui – et la badluck de jouer contre ! – durant de nombreuses années, je peux vous assurer – en 4 points – que je parle en toute connaissance de cause :

1. Ses aptitudes et ses performances étaient largement supérieures à tout ce que j’ai vu et connu d’un joueur de balle à la position de receveur, en 65 ans de vie à Senneterre. Et nous en avons eu d’excellents, croyez-moi ! C’est, à mon sens, le principal point à retenir !

Vous me permettrez cependant d’ajouter quelques points qu’on peut qualifier de « complémentaires » :

2. Il avait un bras puissant (il a été lanceur au baseball) et « dégainait » tellement rapidement vers le deuxième but, que le lanceur n’avait pas toujours le temps de s’enlever du chemin ! Parlez-en à René « Bambi » St-Pierre qui a déjà vu une balle lancée par « Ti-Guy » lui passer SOUS LE BRAS et retirer le coureur imprudent qui tentait de voler le 2e !!!

(La photo de gauche nous montre les inséparables Bambi et Guy. C’est sûrement le duo « lanceur-receveur » qui a passé « dans la mitaine » le plus de frappeurs de Val-d’Or – et de Senneterre, évidemment, mais ça me fait un p’tit velours de mentionner Val-d’Or ! – de toute l’histoire de la balle de notre ville !)

3. Guy était un joueur complet : très spectaculaire, intense, leader incontesté et respecté de tous, très bon frappeur et même un p’tit brin « influent » auprès des arbitres, ce qui n’est pas négligeable ! Que peut-on demander de plus ?

Je vous cite une déclaration de l’impayable Jean Perron – ancien instructeur des Canadiens et des Nordiques – concernant Guy Lafleur, mais qui s’applique tout aussi bien à Guy Garneau :

« Ti-Guy, il avait tellement de talent qu’il aurait pu jouer avec les deux yeux attachés dans l’dos ! »

4. Effet collatéral à ne pas négliger : son épouse Aline.

Comme le dit le vieil Adage (Adage qui, déjà ???) : « Derrière chaque grand homme se cache une femme ». Sauf que Aline (l’épouse de Guy), elle, ne se cachait pas. Au contraire, elle était toujours présente aux parties de son mari. Par ses commentaires acerbes mais toujours humoristiques, elle était la terreur des joueurs adverses quand ils se présentaient au bâton ! Si ces derniers avaient pu se cacher SOUS le marbre, ils l’auraient fait sans hésiter ! Heureusement pour elle – et contrairement à aujourd’hui – c’était la belle époque où l’arbitre ne poussait pas l’idiotie jusqu’à menacer une « méchante spectatrice » (qui ne faisait qu’encourager son équipe), de « caller » la police pour la faire expulser du terrain, comme c’est survenu à Val-d’Or, il n’y a pas si longtemps  !

Pour toutes ces raisons, je peux certifier que les qualités indiscutables de receveur de M. Guy Garneau ainsi que ses performances hors du commun lui méritent amplement l’honneur de voir le terrain de balle de Senneterre porter son nom.

Une opportunité en or a déjà été ratée lors du Tournoi des Cards du Dépanneur Shell qui s’est tenu en juillet dernier où, en plus de la visite des Chevaliers Toyota, un superbe tableau indicateur fut inauguré. C’était une belle occasion pour « baptiser » notre terrain de balle.

Je ne demande pas « qu’on lui déroule un plateau d’argent » (encore Jean Perron !). Seulement qu’on rende à Guy Garneau un hommage bien mérité pendant que, grâce à une génétique à l’image de sa carrière de receveur, il est toujours des nôtres malgré son âge « vénérable » !

– Heureusement, nous aurons l’occasion de nous reprendre lors du 100e anniversaire de Senneterre en 2019… à moins que ce soit avant ?

 

 

 

 

 

Maïs, pain doré… et tomates !

16h45, par une journée sans histoire et sans soleil…

Sabrina, qui revient de l’épicerie où elle a acheté des épis de maïs, me demande :

– Chéri, que désires-tu manger, pour souper ?

– Je vais manger du blé d’inde en épis.

– Ça tombe bien, je viens d’en acheter !

– Je sais, mais je ne prendrai pas celui-là. Il me reste une canne de blé d’Inde…

– Franchement ! Tes blé d’Inde en canne sont pas mal moins bons que « les vrais » !

– Moi, je trouve pas ! Ça goûte la même affaire ! Du « vrai » maïs en épis de l’épicerie ou du blé d’Inde en canne, c’est pareil ! C’est du vrai maïs aussi, qu’il y a dans les cannes !

– J’suis pas d’accord, mais… bon.

– C’est ça !

– Et si je te donnais le choix entre du blé d’Inde et… mon irrésistible pain doré ?

– Du blé d’Inde.

– T’es sûr ?

– Oui. Y’a un problème ?

– Ben non ! C’est juste que mon pain doré est pas mal meilleur que ton blé d’inde en canne…

– Mais beaucoup plus sucré, aussi ! Il y a une armée de calories, là-dedans ! J’ai mon examen médical annuel à passer, demain. Cholestérol, pression, taux de sucre, etc. Je préfère faire attention pour ce soir.

– Tu me fais rire, toi ! C’est pas en faisant attention LA VEILLE de tes examens, que tu vas changer le résultat des tests !

– On verra ben ! De toute façon, j’aime ça, moi, le blé d’Inde en canne. Et toi, qu’est-ce que tu vas manger ?

– Les épis de maïs que je viens d’acheter à l’épicerie… à moins que je me fasse du pain doré !

– Ben là ! Si tu te fais du pain doré, je vais en manger aussi ! Pas si cave que ça, quand même ! J’voulais pas que tu en fasses juste pour moi, mais si tu en fais pour toi aussi…

– Ah oui ? Et ton cholestérol, ta pression, ton taux de sucre…

– Bof ! Tu viens de me dire que ça changerait rien !

– OK. Comme tu voudras !

Sans ajouter un mot, Sabrina se met au travail et commence à préparer le pain doré…

– Tu en veux combien ? Trois ou quatre ? qu’elle me demande.

– Quatre !

– Parfait ! Tiens ! Les voilà ! qu’elle me dit quelques minutes plus tard, en me donnant les quatre tranches de pain doré qu’elle vient de préparer.

Après avoir garni le tout d’une très généreuse portion de sirop d’érable, je déguste mon repas.

– Merci ! C’est très bon ! Et toi ? Tu manges pas ? J’aurais pu en prendre deux et t’en laisser deux pendant que les autres cuisaient…

– Non. Finalement, je vais manger… du blé d’Inde.

– Quoi ???

– Ben oui ! C’était ma première idée. Finis ton pain doré, moi je vais manger les blé d’Inde !

– Heille ! C’était ma première idée aussi, de manger du blé d’Inde ! C’est toi qui m’a fait changer d’avis ! Il y a 10 minutes à peine, c’est moi qui mangeait du blé d’Inde et toi, du pain doré ! Pis là, on a fait l’inverse !! J’ai été manipulé !

– Pauvre toi ! Pis après ? Il était pas bon, mon pain doré ?

– Ben oui, il était bon !

– De quoi tu te plains, d’abord ???

– Mes examens, demain !?! Mon taux de sucre va être « dans l’tapis » !!!

– J’t’avais prévenu. Pis en plus, tu y es allé pas mal fort sur le sirop d’érable ! Alors… bonne chance !

Trois semaines plus tard, je me retrouve dans le bureau du médecin qui va me communiquer le résultat de mes examens annuels.

Il commence à feuilleter une à une les pages de mon dossier, pendant que j’attends fébrilement. Soudain, il s’arrête. Tout en gardant les yeux sur la feuille qu’il a devant lui,  il me dit, sur un ton détaché :

– On a eu une petite surprise à matin !

Ça y est ! Le coeur m’arrête ! « Une petite surprise », qu’il a dit ?? Qu’est-ce qu’il va m’annoncer ??? Je fais du diabète ? J’ai des veines de bloquées ?? Ma prostate est aussi grosse qu’une balle de baseball ??? Maudits pains dorés, aussi ! Qu’est-ce qui m’a pris de mettre autant de sirop d’érable là-dessus !?! J’aurais dû garder ma première idée et manger mon blé d’Inde !

Je parviens à bafouiller :

– Uuu… une surprise ?

– Ben oui ! Toute une surprise : ça a gelé, cette nuit ! Quand je me suis levé à 6 heures, mon thermomètre indiquait « moins 2 » ! Voir si ça a du bons sens, à la mi-juin !?! C’est pas trop bon pour les tomates, ça !

Et pendant que mon coeur reprend un rythme normal, que ma pression redescend, que ma prostate décompresse et que je me fous complètement du sort matinal de toutes les tomates de l’univers, le docteur termine enfin « sa lecture » et referme mon dossier. Sur le même ton détaché, il me dit :

– Tout est beau, mon ami ! Aucun problème ! Continuez de faire une bonne vie !

 

De Gratien à Émile

En fin de semaine dernière, se tenait le Tournoi de fin de saison du Club de curling de Senneterre.

Grâce au Comité organisateur qui a fait un travail extraordinaire pour recruter de nouveaux membres et améliorer les conditions de jeu, nous avons connu une magnifique saison. Encore méconnu malgré sa popularité grandissante, le curling est l’activité idéale pour pratiquer un sport entre amis – ou en famille – où peuvent se côtoyer toutes les générations.

Le tournoi tenu en fin de semaine a permis d’assister à des parties aussi chaudement disputées que spectaculaires, mais aussi à un événement « symbolique » bien spécial :

– La Passation des pouvoirs !

Je vous explique :

L’organisation du tournoi a procédé à plusieurs tirages, dont celui d’une brosse de curling. Le gagnant fut M. Gratien Poirier, le « presque doyen » parmi tous les participants du tournoi. Preuve que tout est relatif, malgré ses 89 ans bien sonnés, M. Poirier est encore « trop jeune » pour être considéré comme le doyen de l’événement ! Cet honneur revient à Gérard Braconnier… de cinq jours plus âgé que lui !

Avec le franc-parler qui le caractérise, devant la brosse qui lui était présentée, la réaction de M. Poirier fut la suivante :

– Que voulez-vous que je fasse avec ça ? Vous êtes bien aimables de m’offrir ce présent, mais cette brosse ne me sera d’aucune utilité, car moi, je joue avec une baguette !

(Pour les non-initiés, il est courant, de nos jours, pour les joueurs âgés ou ceux qui éprouvent certains problèmes aux hanches ou aux genoux, de remplacer la brosse traditionnelle par une baguette (aussi appelée « bâton de curling ») spécialement conçue pour lancer les pierres. L’usage de la baguette (photo de gauche) a ainsi prolongé – et prolonge toujours – plusieurs carrières qui, sans elle, seraient terminées depuis longtemps !).

Connaissant l’humour et le langage coloré de M. Poirier, personne n’aurait été surpris s’il avait ajouté :

– Que voulez-vous que je fasse avec une brosse de curling ? Est-ce que j’ai l’air de Kevin Koe ???(photo de droite).

Mais… non. Il a simplement dit :

– Refaites-la « tirer » ou donnez cette brosse à quelqu’un d’autre qui en fera bon usage !

Cette suggestion – pour ne pas dire, cet ordre ! – n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. Jocelyn Fillion, président du Club, a eu la brillante idée d’offrir la fameuse brosse à Émile Brouard, 12 ans, le plus jeune joueur du tournoi ! Émile et plusieurs de ses amis(es) pratiquent régulièrement le curling – tous les samedis matin – et représentent la relève de ce sport, à Senneterre.

C’est ainsi qu’on a pu assister à ce que certains ont appelé symboliquement « La Cérémonie officielle de Passation des pouvoirs » entre un généreux curler de 89 ans et un jeune et assidu nouveau curler de 12 ans !

« De Gratien à Émile », une Passation des pouvoirs beaucoup plus rassurante et prometteuse que la dernière qui a eu lieu… chez nos voisins du Sud !

 

Merci Doris !

grande-seduction

Vous vous souvenez du film québécois « La grande Séduction » ?

Ce film où les 125 habitants d’un village perdu (Sainte-Marie-La-Mauderne) avaient pris les grands moyens pour attirer un médecin – passionné de cricket et de pêche – à venir s’établir chez eux ?

Et bien, lundi dernier, dans un Club de curling rempli de gens de tous les âges malgré l’heure matinale, on aurait pu croire à une reprise de La Grande Séduction… à Senneterre !

À quelques différences près, cependant :

1. Senneterre n’est pas un village perdu de 125 habitants. Il en compte près de 3 000 !

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2. Le Club n’était pas rempli de FAUX joueurs de cricket (comme dans le film), mais bien de VRAIS joueurs de curling !

3. Ce n’est pas un médecin qu’on voulait attirer, mais plutôt une généreuse subvention provinciale pour améliorer les installations du Club de curling ! En passant, ce ne serait peut-être pas une mauvaise idée de commencer à chercher deux ou trois médecins – passionnés de curling – pour tenter de les attirer à Senneterre…

La Grande Séduction at-elle fonctionné ?

Yess !

Je plaisante, évidemment ! Le projet était déjà accepté AVANT que Senneterre n’organise « sa Grande Séduction ». Mais il faut souligner que « ça paraissait bien », grâce à la présence des membres du Club de curling et de leurs bénévoles, de leurs principaux commanditaires, Projet Multi NatureTransport Allaire, Produits forestiers Résolu et Les Pétroles J.C. Trudel, ainsi que plusieurs membres du Club de Ski de fond et de Raquettes, qui partagent également la bâtisse !

C’est en rapport avec ce projet de 878 200 $ que la Ville de Senneterre était heureuse d’accueillir le député d’Abitibi-Est et adjoint parlementaire du ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles et ministre responsable du Plan Nord, Monsieur Guy Bourgeois (Wow ! C’est tout un titre, ça, mes amis !) dans les locaux du Club de curling lors d’une conférence de presse où celui-ci a fait l’annonce d’une importante subvention (406 569 $) accordée au nom du ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport, monsieur Sébastien Proulx.

Cette demande de subvention – dans le cadre du Programme de soutien pour le remplacement ou la modification des systèmes de réfrigération fonctionnant aux gaz R-22 – a été accordée pour le remplacement des compresseurs vieillissants du Club de curling, ainsi que pour réaliser certaines améliorations locatives.

« Cette nouvelle nous réjouit grandement. L’intérêt de la population locale pour le curling est indéniable et l’investissement d’aujourd’hui démontre que la Ville tient à sa pérennité » a mentionné le maire de la Ville de Senneterre, M. Jean- Maurice Matte. Le remplacement des compresseurs permettra d’obtenir une meilleure qualité de glace et éventuellement de rallonger la durée de la saison. Il réduira aussi le temps consacré par les bénévoles pour leur entretien.

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Il faut surtout souligner que ce projet est – au départ – l’oeuvre de M. Doris Goulet, responsable des projets et statistiques à la Ville de Senneterre.

En effet, c’est Doris, connu de tous à Senneterre, qui a travaillé – dans l’ombre – à monter ce dossier. Malheureusement, il n’a pu le mener à terme à cause de graves ennuis de santé. Il est présentement à Montréal depuis plusieurs mois, en attente d’une greffe.

– Doris, nous pensons beaucoup à toi dans cette épreuve et nous te souhaitons tout le courage et la force nécessaires à ta guérison !

En terminant, merci et bravo à Jocelyn Fillion et son équipe de bénévoles du Club de curling qui font un travail extraordinaire. La Ville de Senneterre est très heureuse de pouvoir concrétiser ce dossier et tient à remercier le gouvernement du Québec pour sa généreuse contribution financière. Aussi, un sincère merci à notre député libéral Guy Bourgeois. C’est pas mêlant, ça donne presque envie… de voter « libéral » aux prochaines élections ! J’ai dit « presque » car en y pensant bien, comme tout bon retraité que je suis, quand il me prend l’envie d’aller travailler : j’attends un peu et… ça passe !!!

Surtout, merci Doris et au plaisir de te revoir à Senneterre !

Quelle surprise !?!

Réussir à acheter un cadeau de fête à mon épouse Sabrina – sans qu’elle s’en aperçoive – c’est aussi improbable que… d’entendre une vérité de la bouche de Philippe Couillard !

Deux jours avant son anniversaire, j’ai décidé que je lui offrirais un iPhone. À Sabrina. Pas à Couillard !!!

Pourquoi un iphone ?

1. Parce que nous sommes probablement parmi les rares personnes à Senneterre (et même au Québec) à ne pas en posséder un !

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2. Et surtout, parce que nous sommes gênés d’utiliser notre vieil appareil cellulaire « à clapet » en public ! Quand c’est rendu que tu vas te cacher dans les toilettes pour téléphoner, c’est que tu te sens aussi dépassé qu’un cycliste clean qui espère gagner Le Tour de France !!!

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Donc, profitant d’une « commission » à l’épicerie, je me suis rendu chez Stéréo Plus (publicité gratuite !) afin de faire l’achat du fameux iPhone à l’insu de « Columbo » Sabrina.

Comme je suis aussi « calé » en informatique qu’en horticulture, je suis incapable de répondre aux questions « de base » de la vendeuse, telles que : « Quel modèle désirez-vous ? Un iPhone 5, 6 ou 7 ? » « Un forfait mensuel à 55 $, 60 $ ou 70 $ ? », combien de Go voulez-vous ? Et la capacité ? Avec une puce A7 à 64 bits ? (Pardon ???) etc. etc.

Je décide donc d’aller rejoindre mon fils à la sortie de son lieu de travail pour prendre de l’information. Après avoir éclairé ma lanterne, il me demande :

– Penses-tu vraiment que maman ne découvrira pas que tu es parti lui acheter un cadeau de fête ??

– Je vois que tu connais bien ta mère ! Je lui ai dit que j’allais à l’épicerie pour acheter du lait, ce qui est vrai. Mais ça fait longtemps que je suis parti…

– Dis-lui que c’est le temps de la chasse et que ça a été plus long que prévu à l’épicerie…

– Bonne idée !

Je retourne donc au magasin et je fais l’achat du iPhone. Il ne pourra être fonctionnel que dans 48 heures, soit la journée de l’anniversaire de Sabrina. Pour une fois, mon timing est bon ! Je m’empresse ensuite de retourner à la maison où il ne me restera qu’à trouver un bon endroit où cacher mon cadeau afin que mon épouse ne se doute de rien…

À mon arrivée devant la maison, je trouve Sabrina, assise dans son auto. Elle me regarde d’un drôle d’air. Avant même que je n’aie eu le temps de me garer, elle me dit :

– André, je crois qu’il faut qu’on parle…

– Euuhh… Ok. Mais, qu’est-ce que tu fais dans ton auto ? Tu vas quelque part ?

– Non. J’arrive de quelque part ! Tu en as mis du temps pour aller chercher une pinte de lait ?!? On va être chanceux s’il n’est pas « caillé », ton lait !!!

– Ça a été si long que ça ? C’est que… euh… comme c’est le temps de la chass…

–  Stop ! Je vais te sauver du temps. Comme tu ne revenais pas, je me suis inquiétée pour toi. Je suis donc allée faire un tour en ville et j’ai vu ton véhicule stationné devant…

– … Devant l’épicerie ?

Non. Devant Stéréo Plus.

– Ah shittt !

– Ouin. C’est ça. Alors… ?

– Alors quoi ??

– Il est où, mon iPhone ?

– Heuuhh… ici, juste à coté de moi…

– T’es drôle, toi ! Tu parles d’un cadeau !

– T’est pas contente ? T’auras plus besoin de te cacher pour téléphoner !! Depuis l’temps qu’on en parle…

– Premièrement, c’est pas un cadeau pour moi, ça, c’est un cadeau pour toi aussi !

– Euhhh…

– Deuxièmement, combien as-tu payé pour ce gugusse-là ?

– Euuhh… il valait 549,99 $ mais…

– Quoi ??? Cinq-cent-cinquante piasses ???

– Rassure-toi, il ne m’a RIEN coûté !

– Comment ça, rien ? Tu l’as volé ?

– Ben non ! Il y avait une promotion. L’appareil coûtait « zéro dollar », à la condition de signer un contrat de deux ans pour un forfait mensuel moins cher que notre abonnement actuel avec notre compagnie de téléphone.

– Ouf. Et troisièmement, j’imagine que c’est toi qui va payer le forfait mensuel ?

– Bien sûr !

– Ah oui ? Avec quel compte ?

– Euuhhh… ben… avec notre compte conjoint. Tu sais qu’on paye tout avec notre compte conjoint ! Ce qui est à moi est à toi, tu sais !

– Ben oui. Et ce qui est à moi est… à moi, tu le sais aussi !

– Euh… si tu veux !

– En passant… c’est pas la peine de l’emballer. Comme ça, tu vas économiser AUSSI sur l’emballage !

seraphin

– Qu’est-ce que tu veux insinuer ?

– Rien.

– Ah bon.

 

Deux jours plus tard, c’est l’anniversaire de Sabrina. Son iPhone est activé. Elle peut maintenant l’utiliser…

iphone

– Bonne fête chérie ! que je lui dis.

– Merci ! Et surtout merci pour le beau « cadeau » ! Wow !! Quelle… générosité !!!

– Y’a pas d’quoi ! Qu’est-ce que tu veux ! J’suis comme ça, moi. Un coeur sur deux pattes !

 

Une grand-mère hors pair !

Nous venons de terminer avec succès, Sabrina et moi, une semaine que je qualifierais de… mouvementée !

Nous avons « gardé » deux de nos petites-filles, des jumelles aussi adorables que vigoureuses, âgées d’un an. Ceci pour une période de huit jours et huit nuits !

à la fenêtre1

Je dois reconnaître que mon épouse Sabrina est tout simplement extraordinaire ! Munie de ses deux hanches en téflon (parfois douloureuses !) qu’elle a d’ailleurs « testées » lors d’une manoeuvre très périlleuse dans l’escalier (salto renversé carpé avec quotient de difficulté de 3,5 !), elle a rempli son rôle de grand-maman de façon exemplaire :

– Elle a évidemment préparé tous les repas pour tout le monde. Je dis « évidemment », tout simplement parce que je ne suis PAS AUTORISÉ à les préparer, les repas !

– Elle a aussi changé TOUTES les couches, ce que je ne suis PAS AUTORISÉ à faire non plus, heureusement ! Il faut dire que je n’ai pas insisté ! Je n’ai jamais été aussi content de ne pas être autorisé à faire quelque chose, parce que – entre vous et moi – « les jujus », elles sont aussi « productives »… qu’Alexander Ovechkin, ‘stie !

– Surtout, Sabrina a multiplié les avertissements et les consignes de sécurité durant huit jours, sans jamais diminuer d’intensité ! Vous me direz : « Qu’est-ce que ça donne d’avertir ou de sermonner des bébés d’un an ? Elles sont bien trop jeunes pour comprendre ! ». Ben justement ! Les avertissements et les consignes de sécurité n’étaient pas pour les bébés, ils étaient POUR MOI, ‘stie !!!

Des exemples ?

1. À CHAQUE portion de nourriture que je m’apprêtais à donner à une des jumelles, elle me disait :

– Brasse-la pis souffle dessus !

– OK !

– Pas la jumelle, la bouffe !!! Elle est peut-être trop chaude !

– Ah !

2. Comme on a évidemment pogné la semaine la plus chaude de l’été, elle s’est empressée de me dire :

– Ferme le climatiseur ! J’voudrais pas qu’elles attrapent une pneumonie ! (Note de l’auteur : les petites n’ont pas attrapé de pneumonie, mais l’grand-père pis la grand-mère, y’ont eu chaud en tabouère !)

3. À tous les soirs, quand les jumelles étaient couchées, Sabrina me disait immanquablement :

– Andrééé… baisse le son de la tv ! Tu vas réveiller les p’tites !

– Baisser le son ? C’est que… j’lis pas sur les lèvres, moi ! J’entends rien pis j’suis à trois pieds de la tv ! Comment veux-tu que les jumelles entendent quelque chose de leur chambre ??

– Baisse-le quand même ! Toi, t’es sourd, mais pas elles !!!

4. Le sixième jour, elle m’a dit :

– Il fait 29 degrés DANS la maison ! Ça n’a pas de bons sens ! Je sue ma vie !

– Évidemment ! Le climatiseur est fermé !

– Sors-moi la pataugeuse pis remplis-là avec la hose !!

– Quoi ? Tu veux « te saucer » dans la pataugeuse ??

pataugeuse

– Franchement ! Ben non, André ! C’est pas pour moi ! C’est pour les jumelles, ça va les rafraîchir ! Mais comme je ne veux pas qu’elles attrapent leur coup d’mort, je vais réchauffer l’eau. Alors, en même temps que tu sors la pataugeuse, sors-moi aussi la boulouère (j’ai volontairement écrit « boulouère » car Sabrina ne dit pas « bouilloire » comme tout le monde, mais « boulouère ») !

poussette

Le huitième jour, on a eu la brillante idée d’aller faire une promenade en ville. On a installé Léonie et Abi dans leur poussette double et on est parti. Température idéale, un beau ciel bleu sans nuage. On avait oublié seulement deux choses :

1. La température d’Abitibi est aussi changeante que… les performances d’Eugénie Bouchard !

2. D’emmener des parapluies !

Sur le chemin du retour, en l’espace de quelques minutes seulement, le beau ciel bleu a été complètement envahi de nimbostratus aussi sombres que P.K. Subban et de cumulonimbus pleins… comme des boudins ! Quand la pluie a commencé à s’abattre sur nous, Sabrina, voyant qu’on était complètement à découvert et qu’on s’apprêtait à prendre la douche de notre vie, m’a confié la poussette d’un geste solennel, en me criant (comme dans le célèbre film) :

– Cours Forrest, cours !

– Et toi ?

– Moi ? Inquiète-toi pas pour moi. Je vais marcher. J’en mourrai pas. Envoye, grouille !!!

Les deux petites, partiellement à l’abri dans la poussette, ont eu ben du fun de voir « l’grand-père Forrest », trempé comme un canard, « sprinter » jusqu’à la maison sous une pluie diluvienne (quatre coins de rue, quand même ! Pour moi, c’est presqu’un marathon !).

histoires

chambre

Durant ces huit jours, Abigaëlle et Léonie, se sont comportées comme deux bons bébés d’un an en pleine santé peuvent le faire : elles ont été énergiques, rieuses, parfois impatientes mais tellement attachantes… et toujours aussi craquantes !

Finalement, dimanche, ce fut « le grand départ ».

Un moment un peu émotif, je l’avoue ! Ça faisait un petit quelque chose de les voir nous quitter, sanglées dans leur siège de bébé, prendre la route avec leurs parents pour s’en retourner chez elles…

… à trois minutes de chez nous !

 

 

 

 

Vive le baseball !

Un lundi ben ordinaire, 18h30.

Après un bon souper préparé par ma blonde sur le charcoal… je veux dire : un bon souper préparé SUR le charcoal PAR ma blonde, elle me dit gentiment :

– Maintenant que tu as bien mangé, irais-tu fermer le charcoal et en même temps, vider le petit bac de récupération dans le gros bac bleu dehors ?

– Bien sûr, j’y vais tout de suite !

bac bleu

Je sors avec « la récupération » et je me dirige vers les bacs qui sont adossées à la clôture près du garage. Rendu à mi-chemin, je vois apparaître, arrivant par la ruelle située derrière le garage… un gros chien !

À première vue, ça pourrait être un rottweller, un boxer, un bouledogue ou un pitbull. Ou un mélange d’une ou plusieurs de ces sympathique races ! Je ne suis pas spécialiste en marques de chiens ! Mais je crois qu’il est trop gros pour être un boxer, pas assez « laitte » pour être un bouledogue (mes excuses aux propriétaires de bouledogues !) et trop gros aussi pour être un pitbull... quoique ça pourrait très bien être un GROS pitbull ! Ou bien un rottweller ! Pas de chance ! J’aurais pu tomber sur un caniche !! Mais non…

L’animal est suivi par son maître, mais… à environ 20 pieds derrière. Et un « détail » qui attire immédiatement mon attention : LE CHIEN N’EST PAS TENU EN LAISSE !

rottweller

On se voit en même temps, le monstre et moi. J’arrête net, mon bac de « récupé » dans les mains. Le chien, lui, dresse ses oreilles pointues, se met à japper et part à courir dans ma direction. Tout ça en même temps ! Et juste à voir le start qu’il vient de faire,  je peux dire sans me tromper qu’il est beaucoup plus en forme que moi !!!

– Sauve-qui-peut, ‘stie !!!

Je laisse tomber mon bac de récupération et je fais demi-tour en direction de la maison (ou vice-versa, je ne me souviens plus !)…

Pendant que je cours (chose que je ne croyais plus être capable de faire !) je prie pour que le propriétaire du chien le rappelle, ce qui me paraît légitime et normal dans les circonstances. Aucun propriétaire de cabot ne laisserait son rejeton carnassier mettre en pièces un p’tit vieux sans défense !! Mais non ! Aucun cri, aucune directive n’émanent de celui-ci. Il observe la scène et marche tranquillement dans la rue, clopin-clopant !

(Ce que je vous raconte avec moult détails s’est en fait déroulé en l’espace de 4 ou 5 secondes. Mais ça m’a paru beaucoup plus long que ça !)

Le chien est sur mes talons. Je parviens enfin à atteindre la porte d’entrée que j’ouvre difficilement, tellement le coeur me débat ! Je m’engouffre dans la maison et je claque la porte au nez de l’animal qui jappe toujours !

– Wouf ! Pardon… Ouf ! Enfin en sécurité !

Tentant de reprendre mon souffle et un semblant de rythme cardiaque normal, j’ai bien l’intention d’engueuler comme il se doit, le gars qui est finalement arrivé devant la maison et qui ne semble pas plus pressé que ça, de récupérer son « ti-nami ». Maintenant que je suis en sécurité, je me sens pas mal plus brave !

Le chien jappe toujours. Je l’entends 5 sur 5, ce qui veut dire qu’il est juste de l’autre côté de la porte !

En entrouvrant prudemment celle-ci, je constate que le maudit chien est juste devant moi. Il n’est pas seulement sur mon terrain, il est sur le pas de ma porte, ‘stie ! Je suis sûr que si j’ouvrais la porte plus grande, il entrerait dans la maison !

Je crie au gars :

– Heille ! Qu’est-ce que t’attends pour le rappeler, ton criss de chien ???

Il s’avance tranquillement et saisit enfin son chien par le collier, tout en me disant d’une voix calme et posée :

– Il est pas malin mon chien. Il veut juste jouer…

– Il veut jouer ??? BEN MOI, JE VEUX PAS JOUER, ‘STIE !!!

Sans même me répondre, le gars s’en retourne lentement dans la rue avec son chien – toujours « lousse » – et continue sa petite marche pépère comme si rien n’était arrivé. En fait, il n’est rien arrivé… sauf que j’ai été poursuivi DANS MA COUR par un animal menaçant et que j’ai failli faire un « inFRACtus », comme disait ma grand-mère !

cesar

Je l’sais pas, moi, s’il veut jouer ou s’il veut s’battre, le chien !!! Est-ce que j’ai l’air de m’appeler Cesar Millan « l’homme qui parle aux chiens » ‘stie ???

Là, je commence à en avoir « mon quota », des chiens !

L’année dernière, j’ai frappé, avec ma voiture, un chien laissé sans surveillance qui était sorti de sa cour et qui était venu « se planter » devant mon char. Ça aurait pu occasionner un accident très grave car, en voulant l’éviter, j’aurais pu entrer en collision avec une autre voiture arrivait en sens inverse au même moment !

Et il y a plusieurs années, j’ai été attaqué en pleine rue par un Berger allemand – cette fois-là, il n’y avait pas d’équivoque sur sa marque – ce qui m’a laissé avec un jean troué et surtout… une peur viscérale des chiens jusqu’à la fin de mes jours !

Depuis ce temps, quand je vois un gros chien, je n’attends pas de savoir s’il veut jouer, se faire flatter ou « zigner » sur ma jambe. Je décrisse !

Dès le lendemain, je me suis rendu à l’Hôtel de Ville pour prendre connaissance du règlement municipal en matière de chiens.

Le règlement 97-444 (article 4) stipule clairement que le gardien d’un chien, lorsqu’il se trouve dans un endroit public, doit toujours le retenir au moyen d’une laisse d’une longueur maximale de deux mètres. On m’a ensuite envoyé à La Sûreté du Québec où j’ai raconté ma mésaventure, précisant que je ne souhaitais pas causer de trouble au propriétaire de la bête, mais que je ne voulais plus en avoir non plus avec son pitou.

Un policier a communiqué avec le propriétaire du chien pour l’aviser que son animal, qu’il soit « malin » ou non, doit toujours être tenu en laisse lorsqu’il n’est pas sur sa propriété. Celui-ci l’a assuré qu’il se conformerait à la loi et qu’il était désolé de ce qui était arrivé. J’ai d’ailleurs revu – de loin – « le tandem » quelques jours plus tard et le chien était effectivement tenu en laisse.

Tout est bien qui finit bien… j’espère !

Ce qui me met le plus en maudit dans cette histoire, c’est que je m’imagine ce qui aurait pu survenir si ça s’était produit LA VEILLE, alors que ma petite-fille, âgée de 2 ans, jouait paisiblement dans MA cour !!! Elle aurait eu la peur de sa vie ! Le chien l’aurait-t-il attaquée, mordue, ou juste POUR JOUER, l’aurait renversée ? Elle aurait pu se cogner durement la tête sur le ciment ou encore être défigurée par un animal laissé sans contrôle !?!?!

Heureusement, on ne le saura jamais. Et croyez-moi que ça ne se produira pas car, dès que je fus remis de mes émotions, je suis allé dans mon garage où j’ai retrouvé avec plaisir… deux bâtons de baseball !

battes

Maintenant, il y en a toujours un derrière la porte d’entrée (un Cooper FFB33, ce qu’on appelait un « batte bouteille ») et il me suit de près lorsque ma petite-fille joue dehors. L’autre (un Spalding 261 Jet Flite Official Softball), je le traîne dans mon véhicule et je l’ai toujours à portée de la main.

Et croyez-moi que le prochain cabot en liberté qui va vouloir me faire courir un sprint olympique, que ce soit pour jouer ou non, va recevoir un bon coup de « batte » entre les deux yeux !!!

– Il va découvrir que moi aussi, je peux jouer… au baseball !

 

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